Chapitre 4 : « Tu lui ressemble. »
- Didyne.
C’était la voix morte de Marcus. Le vieil homme m’invita à entrer dans sa chambre. Je restais méfiante mais entrais.
Cette pièce semblait plus sombre que ma chambre. Tout était drapé de noir. Comme si la chambre portait le deuil de son maître. De nouveau, les informations me venaient. Marcus ferma la porte et passa devant moi, me tournant le dos. Entrer dans une certaine « intimité » avec Marcus débloqua mon cerveau :
- Votre femme. Vous avez perdu votre femme.
Mon hôte se figea. Maria m’aurait engueulé pour mon impolitesse et mon indiscrétion mais elle n’était pas là.
- Elle s’appelait Didyne, dit-il. Elle était belle, brune, gentille. Elle était… comme vous.
- Belle : c’est le venin, répondis-je. Brune ; vous m’avez regardez ? Je suis blonde ! Et gentille : croyez-moi je suis le diable en personne.
Je ne voulais en aucun cas ressembler à l’épouse mort de ce zombie ambulant. Il se retourna et me sourit. C’était glauque :
- Tu lui ressemble.
- Je ne comprends pas, avouais-je.
Il s’assit sur le lit et me fit signe de le rejoindre. Je m’assis sur le lit, gardant mes distances.
- Ces yeux, ces pommettes, ces lèvres… ce visage. Tu lui ressemble physiquement.
Tout à coup, l’omniscience fit le reste. Je compris.
- C’est pour ça ! m’écriai-je. Le changement de comportement de vos frères et vous !
- En effet. Lorsqu’on vous a vu… On a crut à une réincarnation.
C’était trop. Mes nerfs étant à boues, je l’exprimais de la façon la plus déplacé qui soit : je ris. Je mis cinq bonnes minutes à me calmer. Marcus attendais, patient.
- Excusez-moi, hoquetais-je entre deux rires. Mais c’est trop ! Moi ?! La réincarnation de la sœur de Aro ? Celle sui rendait heureux les gens rien qu’en étant là !
Hop là ! Mon omniscience reprenait du service !
- Pourtant vous lui ressemblez tellement !
- Elle serait mon ancêtre voilà tout !
- Peut-être…
Je me figeai, les yeux dans le vague, décryptant les informations que me soufflait mon instinct.
- Didyne était… dangereuse ? Pour Aro ?
- C’est… compliqué, murmura Marcus.
- Expliquez. A moins qu’il ne vous faut trahir votre frère. Aro a une idée assez anarchique de la loi. Et votre femme n’était pas d’accord. Elle aurait put vous enlever à Aro, mais votre don est trop précieux. N’est-ce pas ?
Marcus me regarda légèrement paniqué et interloqué.
- L’omniscience, éludai-je. Vous savez que je finirais par le savoir.
- Vous serez tuées vous aussi alors, déclara-t-il vivement.
- « Aussi » ?! Vous… Vous voulez dire que c’est Aro qui a tué Didyne ?
- Non…
- Evidement… Monseigneur ne se serait jamais salit les pattes. Il a dut demander à des serviteurs. Les jumeaux peut-être ?
- Ils n’étaient pas encore là.
- Donc c’est bien Aro qui l’a fait tuer.
Marcus soupira, le visage ravagé par la tristesse.
- Ainsi j’ai raison.
Le vieux lâcha un rire :
- Vous êtes l’Omniscience !
La façon dont il l’avait prononcé me choqua presque. Passons.
- Pourquoi être resté ? Pourquoi ne pas avoir vengé votre femme ?
- Où irais-je ? Et Didyne était la sœur de Aro. J’aimais beaucoup trop ma femme pour tuer son propre frère.
Soudain, mon esprit tordu eut une idée saugrenue. Saugrenue mais géniale, il faut l’avouer.
- Mais pas moi. murmurais-je, mesquine. Je n’aimais pas Didyne et Aro n’est pas mon frère.
- Que voulez-vous dire ?
- Je ressemble à une morte. Et un homme à toujours un mort sur la conscience.
- Qu’allez-vous faire ? soupira-t-il, déséspéré.
- Savez-vous… Comment on peut hanter un vampire ?